Comment se fait-il que vous soyez motivés ou démotivés à lire cet article, comment ça marche ?
Me considérant concerné jusqu'au cou, je me suis pris au jeu depuis les années 2000 d'explorer la motivation par des expériences "non scientifiques". Non scientifiques signifie pour moi que je ne les ai pas mises en oeuvre de manière reproductible avec un suivi rigoureux.
Si les ouvrages de neuro-anatomie et de psychiatrie clinique m'ont surpri, la pratique de l'hypnose et de la pnl ont été inspirants pour comprendre comment influencer les (dé)motivations. Les modèles classiques (Maslow, Herzberg,...) m'ont beaucoup questionné, à vrai dire toute catégorisation me semble douteuse du point de vue de son exactitude car me semble subjective. M'ont aussi surpri à ce sujet la pensée philosophique d'auteurs de la Grèce antique, tout particulièrement Epicure et Epictète. Les expériences à titre de curiosité ont été nombreuses dont certaines feraient des belles histoires (utilisation de phéromones de synthèse,...) ou histoires à dormir debout (au sens propre).
J'invite les contributeurs qui se sentent de vulgariser leurs recherches personnelles ou professionnelles d'en faire part ici. C'est ce que je vais essayer de faire, en supposant que ce que je raconte est très inexact, imparfait, mais consistitue un ensemble compréhensible pour qui n'a pas le coeur à lire des encyclopédies de neurosciences ou relire la lettre à Menecée.
Berthoz A, 1997: "La motivation est le goût et le sens du mouvement".
Une photo de [Diana Robinson] en Creative Commons BY-ND
Pour ne pas rentrer dans les discussions dans le vocabulaire utilisé : humain, corps, esprit vs cerveau vs personnalité vs soi vs..., j'utiliserai le mot organisme
- L'organisme viserait l'homéostasie, c'est à dire un état d'équilibre.
- Lorsqu'un besoin (physique, psychologique,...) se manifeste, c'est une tension (nommée drive) qui se manifeste, menant à des actions pour réduire cette tension.
- La motivation serait donc un comportement de régulation des tensions.
- Besoin (eau) > Drive (tension=soif) > Comportement de réduction (boire)
### Vision: Besoins et désirs
- Un besoin serait l'expression d'un état de tension nécessaire pour l'équilibre de l'organisme.
- Le désir quant à lui ne serait pas nécessaire pour l'équilibre de l'organisme,donc facultatif. Le désir me semble aller dans deux sens : aller vers la satisfaction (avec la vision précédente: le désir se manifeste par un état de tension, la recherche de la satisfaction), s'éloigner de l'insatisfaction (ou de la tension).
Lors d'un trek au Ladakh, j'ai sur la porte d'un monastère bouddhiste: "les hommes recherchent la satisfaction de leurs désirs, sans se rendre compte que le plaisir lié à la satisfaction du plaisir provient de la paix qu'ils ressentent lorsque l'état de tension/désir s'appaise. Dès lors, un nouvel état de tension apparaît. C'est ce qui est nommé insatisfaction."
Cette philosophie me semble aussi explorée par Epicure.
- Selon ce dernier, ne pas suivre les désirs naturels et nécessaires (je l'interprète comme besoins se manifestant sous la forme de tensions/"drive") est souffrance, les suivre est bonheur.
- Rechercher à outrance les désirs non-naturels et non-nécessaires (gloire, alcolisme,...) est souffrance de part les tensions que cela demande, de même que rechercher les désirs naturels mais non-nécessaires (sexualité,...). Tout en prenant du plaisir si des sources de satisfaction liées à ces deux derniers se présentent.
- Exemple: prendre plaisir un boire un verre de vin, mais se détacher du fait de vouloir boire un verre de vin si on commence à être alcolique (grand état de tension).
L'humain serait d'avantage qu'un ensemble de systèmes insctinctifs ou homéostatiques. Même lorsque tous nos besoins seraient satisfaits, nous serions motivés par des expériences stimulantes, qui participeraient à l'épanouissement de soi. Les besoins humains pourraient être hiérarchisés en cinq niveaux que l'on peut représenter par une pyramide En partant de la base de la pyramide, se superposent :
- les besoins physiologiques (faim, soif, sommeil...
- les besoins de sécurité (protection, ordre ... ) ;
- les besoins sociaux (appartenance à un groupe, amour...
- les besoins d'estime (réussite, reconnaissance ... ) ;
- les besoins de réalisation de soi (créativité, développement personnel...)
Tant qu'un besoin n'est pas satisfait, il constitue une source de motivation. A partir du moment où il est satisfait, c'est le besoin du niveau supérieur qui apparaîtra comme une nouvelle source de motivation. Ainsi, si les besoins physiologiques, comme la faim et la soif, ne sont pas remplis, on est prêt à mettre sa sécurité enjeu, pour trouver à manger et à boire.
Les aller-retour du sommet à la base de la pyramide sont possibles. Ainsi, dans les entreprises où règne la crainte de licenciements, le niveau de motivation concernant la sécurité est réactivé ; les autres niveaux perdent de leur force motivante la solidarité de groupe s'effrite face au risque de chômage. Si l'on était capable de repérer le niveau auquel se situe un individu ou un groupe, on serait alors selon Maslow de lui offrir des récompenses vraiment motivantes.
Bof
Selon William James, nos comportements instinctifs (amour, peur, sociabilité) assurent la survie de l'organisme.
Les travaux de Piaget rendant compte des différents "besoins" des enfants avec l'âge m'ont beaucoup inspiré. A 18 ans, c'était peut être la première fois que je lisais un ouvrage aussi précis de psychologie tout en étant compréhensible.
- De la naissance jusqu'à 18 mois
- Stade sensori-moteur: l'enfant utilise ses organes de sens et sa motricité pour découvrir les propriétés du monde qui l'entoure (succion d'objets, essais de préhension, empilage, etc).
- Les premières représentations mentales s'ébauchent.
- De deux ans à sept ans
- Stade pré-opératoire: période qui se caractérise par différentes formes de pensée représentative (formation de symboles), mais encore très proche de la perception de l'enfant.
- Celui-ci apprend progressivement qu'autrui peut avoir un point de vue différent du sien.
- De huit à onze ans
- Stade opératoire: les opérations mentales (classer, sérier, combiner, etc) sont possibles, mais seulement en présence des objets. *La pensée demeure encore très liée aux objets concrets. Une acquisition importante de cette période est celle de l'invariance de certaines qualités des objets en dépit de transformations qu'on leur avait fait subir (à quantité de matière égale, une boule de pâte à modeler garde un poids invariant même si on le fait changer de forme).
- Dès douze ans
- Stade formel: pensée proche de celle de l'adulte, elle est plus abstraite que celle des stades précédents.
- L'adolescent est capable de faire des hypothèses et de les soumettre à l'expérience.
- Il peut réféchir sur des réalités virtuelles et développer un raisonnement qui s'en tient aux formes logiques.
- Cela explique l'intérêt accru, à l'adolescence, pour les théories scientifiques et sociales.
Selon moi même, à force de répétition d'un mouvement psychologique dans l'organisme ou après certains chocs (physiques, émotionnels, intellectuels), ce dernier devient une habitude. Voir mes notes sur les mécanismes d'apprentissage. A force de répéter un même mécanisme, ce dernier peut devenir instinctif, automatique.
- Par exemple, lorsque j'ai besoin de me reposer et qu'on me dérange j'ai des mécanismes de recherche de consensus ou d'évitement de la tension.
- Pourtant, j'ai des connaissances qui répètent ce mécanisme dès qu'ils sont face à une tension, et ceci quelque soit la tension (évitement de la tension, de l'"effort", recherche permanente de "calme", de "repos")
- Lire les documents sur "archétypes et subjectivités"
- Accumbens
- zone du plaisir
- son fonctionnenement repose principalement sur deux neurotransmetteurs: la dopamine (récepteur D3), qui favorise l'envie et le désir & la sérotonine (récepteur 2b) qui se traduit plutôt par la sasiété et l'inhibition. Quant à la vasopressine (1a), elle se traduirait plutôt par les liens sociaux.
- du point de vue clinique, un déficit en dopamine provoque un "émoussement affectif" : indifférence, perte de recherche de plaisir, ennui, repli sur soi,...
- un déficit en sérotonine provoque une "perte de contrôle": irratibilité, insomnies, anxiété, impatience, ...
- Insula
- comportement et conscience du rejet, dégoût
- entre les lobes frontal, temporal et pariétal
- Lobe frontal
- Rappel de la traditionnelle histoire de Phineas Gage. Ce dernier avait 25 ans et travaillait comme contremaitre dans la construction de la voie ferrée. Suite a un accident, une barre de fer de 9 cm de diamètre lui a traversée la tête. Toujours vivant plusieurs semaines après qu'on lui ait enlevé la bare de ferre, la barre de fer a sévèrement impacté le lobe frontal qu'elle a traversé. Phineas a vécut 12 ans après son accident, semblabe à un enfant désagréable avec une manifestation d'émotions fortes en permanence. "Humeur changeante" "insolent" "grossier" "peu de considération pour les autres" "ne supporte par les conflits" "conflits avec ses propres désirs"
- Aire cingulaire antérieure: zone des émotions
- selon A. Damasion, la motivation serait une mémoire du futur (Ingvar).
- Tendance à rechoisir ce qui a marché, ce qui a plu, à rejeter ce qui a échoué, a déplu.
- En cas de lésion de cette zone, il devient impossible de tirer profit d'une expérience négative.
- Amygdales et hippocames
- affectivité et mémoire du futur
- Circuit dorsolatéral-préfrontal
- prise de décision
- adaptation sociale, jugement moral
- contrôle raisonné des actions et maintien de leur bur
- apprentissage par réussite-échec; récomprence-punition
- anticipation, planification
- lien avec exécutif
- Circuit orbito-frontal
- exploitation des échecs, regrets
- gestion des émotions
- mémoire du futur
- Circuit cingulaire antérieur
- renonciation
- résignation
- repli sur soi