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2017-03-08 |
cr, séminaire, figura, archives |
Joanne Lalonde, département d’histoire de l’art, historienne des arts médiatiques et numériques. S’intéresse aussi aux méthodologies de la recherche et notamment de la recherche création.
Bertrand Gervais, séminaire de Joanne, et rencontres du groupe de recherche, archiver le présent, les logiques du quotidien.
Claire Savoie professeur d’art visuel à l’École des arts médiatiques. Séminaire conçu avec une première présentation qui sera suivi d’un temps de discussion.
Présenter l’archive peut-être une manière de jouer avec les mots sur archiver le verbe, mais aussi exposer l’archive. Penser l’archive comme manière de faire qui offre une vision complémentaire à une vision plus classique de l’archive comme objet fixe. Envisager le potentiel heuristique de l’archive à travers les projets d’artistes.
Proposition d’un groupe de recherche interdisciplinaire qui combine historiens de l’art, spécialistes de la littérature. Jean-François Chassé, Marcotte, Fraser, Gina, etc. Présentation qui s’inscrit dans la perspective d’un vaste programme de recherche. Constat que depuis la publication du livre phare de Foucault, archéologie du savoir, avons vu se développer un intérêt croissant à l’égard de la construction du savoir et de l’épistémologie. Intérêt qui est renouvelé par le numérique, pression encyclopédique.
Environnement de recherche et de connaissance ERC qui sont devenus des emblèmes de la réflexion de la création contemporaine.
Sont des ressources complexes mises en ligne, ouvertes à tous et déployées en temps réel, dynamiques...
Victoria Besna Database esthetics, où Christiane Paul qui souligne que esth de la base de données a joué un rôle majeur. Bénichou, ouvrir les documents.
Mettre l’accent sur plusieurs catégories de l’archives dans l’art. Des catégories qui sont pensées comme un champ théorique ou un champ sémantique. Bien sûr peuvent parfois être additionnées.
- archive comme œuvre
- archive comme documentation / trace
- archive comme processus de création et de recréation
- archives comme protocole
- archives comme symptôme du flux documentaire numérique
œuvre comme architecture de connaissance
Antoni Muntadas, The file room qui avait potentialisé les archives. Question de la censure. Depuis 2001 se déploie comme base de données évolutives. The File Room, esthétique vintage du site.
Une navigation filmée du site opérée au NT2. Présente des cas de censures et peut être enrichie et consultée par tous, l’idée de l’œuvre de redonner une parole à ces paroles censurées. L’archive ici pas un résultat mais un processus. Décrit les cas de censures dans toutes ses modalités. Constituante de l’œuvre, pensée dans sa dimension narrative.
Notion de l’archive comme base de données très répandue dans la création web.
Deanne Achong 2001, œuvre contemporaine, plus métaphorique et allégorique. Cf. Abécédaire du web à la rubrique document. Rassemble des photographies et des documents en pièces détachées présentées sous diverses formes. Visiteur qui relie les ligne de vie entre les personnages, mais jeu de découverte difficile où mêle fiction ou connaissance. Donc architecture de connaissance, mais quelque chose plus difficile.
Michelle Terein A20 record, dans la section mémoire de l’exposition abécédaire. Dresse la carte de la mémoire collective d’un événement marquant de la ville de Québec, le sommet des Amériques. Dimension répressive et violence qui sert de base narrative, procède par processus ethnographique pour recueil des témoignages et photos des personnes qui ont vécu l’événement. Utilise l’interface de Google Map, et à cette trame de la carte sont ajoutés des images et des vidéos. Photos et courtes vidéos souvent accompagner de textes et de légendes. On est ici dans l’esprit d’une architecture de connaissance. Le site devient la trace et le lieu de la mémoire d’un portrait polyphonique de l’événement.
Revenons un moment au sens premier de la notion archive, qui permet d’assurer la mémoire, d’organiser des documents pour les retrouver. Dans certains cas l’archive répond à la nécessité de combler le vide, donner accès à des choses invisibles.
Un site Blanc, l'archive située qui répond à l’aveuglement de la machine. Ici travaille à partir de la carte de Paris et de sa banlieue. Collectif d’artistes qui va proposer de combler les vides et remplir les zones qui ne sont pas documentées par des séries de photos, récits, etc. information produites par le collectif d’artistes qui sont des sujets arpenteurs. Retour du refoulé, le site se présente explicitement comme une archive en ligne.
Corps situé de l’arpenteur artiste répond à l’aveuglement volontaire de la machine. Concept de sous-veillance, cf. Steevman en 1990. Mettre à l’épreuve la bureaucratie des dispositifs de contrôle. Là où le texte échoue, présentation désincarnée très subjective par la main qui trace ou le récit de l’expérience.
Témoignage valeur de véridicité. Se revendique d’une volonté documentaire.
Ici arpenteur témoin, mais parole plus poétique. À la neutralité axiologique de la carte substitue un site subjectif.
Autre manière d’envisager l’archive, symptôme de répétition, (flux documentaire) et dimension du mail art.
On Kawara still Alive par Pall Thayer qui se revendique de la tradition de On Kawara, mais utilisation de la plateforme tweeter. I go up où envoyait carte postale indiquant l’heure de son lever. Parfois recevait plusieurs cartes pendant une durée. En tous les cas, système de répétition et utilisation d’un moyen de communication de son époque.
I’m still alive, On Kawara, don’t worry, worry, I’m going to sleep. Puis I’m still alive par télégramme, et ce sur une période de 30 ans.
Thayer reprend l’idée sur la plateforme tweeter dont est l’opérateur. Envoie de message par la machine. Tentative de neutraliser par l’usage mécanique le caractère intime de la carte postale. Création d’un compte avatar. Abonnés leurrés car pensaient suivre le compte de Kawara. 2009 dévoile sur Rhizome son action d’appropriation publiant le programme et le mot de passe de son compte pour que la communauté puisse s’approprier cet espace. Personne rien fait.
An admission of guilt and new Microcode. Œuvre devenue une œuvre hommage de l’artiste après son décès en 2014. Alimente fantasme d’éternité numérique, le réseau assumant… Reste qu’une œuvre événementielle et générative. Doit être entretenue. Et durera le temps que durera Twitter. Mais aussi une archive réflexive dans le sens qu’elle collecte ce qu’elle produit.
Peut-on encore parler d’archives lorsque l’essentiel des choses que l’on compose, résulte de la canalisation des flux.
Claire Savoie, Aujourd’hui (dates-vidéos) qui est en production depuis le 5 février 2006 et qui fait référence à une autre série d’œuvre de Kawara qui sont les date Painting. Consiste à tenter de réaliser une vidéo par jour dans l’espace d’une journée. Probablement plusieurs milliers de vidéos. Chiffres en ligne qui sont ceux des visualisation. Parallèle à la contrainte que s’était fixé Kawara de 66 à 73. Certaines boites qui présentaient des coupure de journaux.
Deux œuvres qui observent un système de répétition et persistance dans le temps sur une longue période. Maîtrise du savoir faire. Grande soucis dans la réalisation des œuvres. Processus d’édition. Plusieurs manières de présenter les choses. Sur Viméo, ou commissaires.
L’œuvre a également été présentée sous la forme d’une installation. Mois de la photo 2011, où une projection de 5 heures et une installation de 68 calendriers d’images tirées des vidéos réalisées.
2007 occurrence à Vox Marie-René Jean, petites postes d’écoutes individuels.
Autre exemple en Belgique où présentait des vidéos réalisées à l’avance et 6 sur place lors de la résidence.
Un lien avec la dimension épistolaire car des vidéos envoyées à des correspondants, mais très vite la diffusion se fait en ligne sur la plateforme vidéo.
Enjeu de départ, déjouer ses habitudes de création. Livrer une par jour, et se limiter à un format très bref 4 s. à 4 min. Toujours associer le matériel collecté dans une journée à la vidéo, même si le montage peut se faire par la suite. Kawara plus radical, la peinture pas terminée dans le jour même rejetée.
Des micro-contraintes ponctuelles : travailler le NB, utilisation du plan séquence, etc. quand plus sa raison d’être passe à autre chose.
Archives quotidiennes, HydroQuébec a acheté tout 2010. 2016 une par jour. Préciser que l’enchaînement image/texte/son pas pensé dans un rapport d’illustration. Des couches de sens qui vont se superposer pour rester ouvert autant que possibles aux petits moments esthétiques et poétiques du quotidien. Pas une logique documentaire, bien que nécessairement l’inscription dans le temps établi des repères chronologiques et calendaires.
Compulsivité de la répétition. Force l’artiste à faire de l’art tous les jours. Pas si simple. Une sorte de résistance, faire en sorte que pratique de l’art devienne une manière de vivre. "Je te dis que je suis incapable de clore l’exercice" le catalogue. Savoir si aurait une fin de la séquence ?
Fin planifiée ou non, une date anniversaire. Après 3000 comme Kawara, ou une fin imprévue.
Archive subjective. Le quotidien et ses tentatives d’épuisement, archiver le présent. Art devenu rituel qui contamine le quotidien.
Archive de la danse ArcDanse, autre cas pour penser l’archive comme processus de création.
Mario Coté
Urgence de documenter le travail des chorégraphes.
http://www.hexagram.uqam.ca/content/arcdanse-mémoire-vivante-et-créatrice-de-la-danse
Archives brute, et vue publique sur l’archive. Portefolio structurés à partir des étapes du processus de création des œuvre. Préprod, prod, postprod, etc.
4 types d’objets médiatiques, photographies, articles, audio/vidéo. Catégories de métadonnées, archivage, mots-clefs, caractéristiques objet médiatique, et les informations sur l’objet qui décrivent le document lui-même.
A partir du contenu de l’archive, construction d’une vue publique qui en livre une vue partielle, synthétisée et recomposée. Un exemple de ce qu’est en mesure de créer à partir de l’archive brute. Ici destinée grand public, mais aurait pu concevoir à destination d’étudiants en danse, etc. Groupe de personnes cible.
Projet qui me semble intéressant car permet de penser des formes d’archivage plus vivantes que les archives fixes. Devient œuvre seconde, une recréation, une réinterprétation conçue pour la caméra.
Question de la gestion de l’archive, un enjeu fondamental en recherche/création. Quoi garder, que conserver du processus. Surtout quand travail sur des sujets subjectifs intimement liés à expérience de l’artiste.
Edmond Couchot, penser la mémoire et l’oubli, expose les défis de la conservation de l’art numérique dont un des enjeux capter la singularité. Déplore que pense trop souvent l’archive selon le modèle du disque dur. Présentation comme un passé accompli. Suggère d’investir des processus plus vivants qui sont ceux de la mémoire vivante.
Ici un exemple, une archive subjective car le but de l’artiste pas tant d’archiver mais de recréer, une archive conservée non pas seulement dans
Stéphane Bélin, étude de cas de ArcDanse de MarioCoté, aussi fait étude de cas du NT2. Considère que dans l’archive possible de distinguer deux types de documents. Documents historiques et processus de recréation. Deux types de documents qui se rejoignent dans la constitution d’une mémoire vivante de la danse qui peut déboucher sur des reprises, des recréations.
plusieurs artistes travaillent à une esthétique du glanage, remise en contexte de contenus pris sur le web. Utilisation des flux.
Reynald Drouin ou Chatonsky, œuvres qui s’alimentent du partage de données.
John Rafman 9 Eyes, en ligne depuis 2009 qui collecte images surprenantes tirées de Google Street View. Une esthétique de la reprise et du collage pour l’essentiel, procède par sélection et montage. Projet arrêté en 2013. Un flux infini de captures d’écran tirées de Street View.
Extraordinaire donné à voir qui fait l’intérêt du projet. Caméra de surveillance continue du quotidien. Un réel dans l’ordre du possible, mais surprend. Puissance dissonante du réel. Merleau Ponty, rôle de l’art rompre l’adhérence courante à l’enveloppe des choses. Nous fera voir le monde autrement au moins pour le temps d’une capture d’écran.
After Facebook, autre travail de collecte de données prises sur le site éponyme. Artistes qui opèrent une sélection à partir d’un thème donnée. Là où Rafman, interrogeait la pratique de la photo de rue à l’ère internet. Ici perspective réflexioniste.
Présentée à McCord, À la douce mémoire, analyse de la pratique du deuil à l’heure des réseaux.
Facebook qui ne permet pas de supprimer les comptes, mais les transformes en compte collaboratifs.
Présentation des photographies dans une perspective ethnographique. Glanage, face au moissonnage.
Depuis le grand projet de recherche de Langlois sur la préservation numérique. L'émulation qui est la solution le plus souvent acceptée.
Mais l’œuvre existait aussi avant-même la production web.
Life in a day
Mekas
Nombreuses propositions faites pour valoriser des archives ou des contenus statiques. Une dimension de visualisation, mais ne va pas du côté des jeux vidéos car très souvent eux-mêmes montés à partir de logiciels contraignants qui n’ont pas la flexibilité qui serait celle nécessaire pour valoriser les archives.
Parfois déambulation parmi les œuvres. Bien sûr aujourd’hui Google Street View dans le musée lui-même. Mais le travail va aujourd’hui surtout dans la direction de la valorisation par le biais des métadonnées.
Bédé Ajax
Artiste ayant utilisé Second Life pour reconstitution de l’espace du musée. Mais architecture imaginaire éclatée où accès aux œuvres dans cet espace. Aurélie Herbet. http://aurelieherbet.com
Camille Henriot, grosse fatigue http://www.macm.org/expositions/camille-henrot/
Œuvre comme architecture de connaissance ou base de connaissance. Depuis une 20aine d’année, on a beaucoup vu des fictions documentaires. On comprend que la structure narrative reste présente mais elle permet l’intégration de données documentaires. The File Room très représentatif. Souvent vu dans les arts médiatiques accumulation de contenus reconstitués dans des ensembles.
Comment l’idée de l’œuvre comme base de connaissance vient croiser ce genre de fictions. Titre du séminaire de ce matin, Fiction et documents, considérées comme des catégories poreuses. Artistes qui vont travailler par la pression de l’Encyclopédisme. Dans ce cadre, le numérique a permis une croissance exponentielle, mais a généré une pression encyclopédique. À partir de cela que les artistes incités à travailler sur ces questions. Peut considérer que l’espace de l’art est un espace sécuritaire qui permet de dire ou faire des choses qui ne sont pas de l’ordre de la vie courante. Mais un espace de représentation qui se trouverait libéré, ou affranchi car l’espace symbolique de l’art.
Un des axes du programme de recherche : qu’est-ce que l’architecture de connaissance par rapport à l’archive monstre vont produire, et ce que va dire de notre rapport à la connaissance.
Architecture de connaissance, un des axes du projet.
Évolution des rapports à la mémoire. Se souviens moins des informations si sait où les retrouver aujourd’hui. Conférence de Jean-François Chassé à l’automne qui s’interrogeait sur ce que le papier avait fait à la mémoire. Dimension mnésique perdue avec l’arrivée de l’imprimé. Déplacement.
Muntadas pas accéder à la parole mais documenter le phénomène.
Ici beaucoup regardé l’archive sous l’axe du récit, mais pourrait la considérer également sous la notion de format. Nicholas Char, débat sur l’économie de l’attention.
Julien Prévieux
Movie bar code qui résume tout le film en une image et donne la couleur majeure d’un film en une bande.
Savoir procédural, cf. théorie de l’outil de Heideger. Critique faite des outils numériques qui considère que pas un savoir, mais simplement un outil pour aller les chercher. Dit que pourrait faire autrement. L’expérience diffère, question de savoir si les outils sont différents. Sans doute deux expériences possibles.
Qu’est-ce que les artistes ou les écrivains, et les cinéastes vont faire avec l’architecture de connaissance, et les nouveaux outils, et cette pression encyclopédique. Il s’agit de regarder les formes de l’imaginaire contemporain de l’Encyclopédie et de l’archive. Or pas seulement l’archive considérée comme le passé. Archiver le présent, et le verbe car une action. Une technologie qui permet aujourd’hui de tout archiver. Peut aussi archiver énormément d’éléments de notre présent.
Question de l’interface machine, automatisation. Internet archive fait du scrapping qu’on le veuille ou nom. Comment se défendre de ces questions. Comités au CRSH hier.
Dans un premier temps, n’a pas associé cette dimension. Un programme dont a pensé les bases sur quatre ans. Mais évidemment cela aussi va entrer en compte. Pensé cela dans son rapport à la surveillance, à la sous-veillance, va aussi voir comment se met en place des dispositifs d’archivage automatisés. Question également des flux, qu’est-ce que ces systèmes de captation massive font à la notion même d’archive.
Dans les exemples donnés, intéressant de voir comment se déclinait la notion même d’archive. Ici une proposition classique d’archive comme celle de Côté. Hyperroy une archive classique, une architecture de l’information pensée en des termes traditionnels. Travail de Claire, archive de moments éphémères du quotidien. Mais plus une infrastructure, mais un contexte plus personnel.
Deux formes d’archives, une informelle, branchée sur le quotidien, de l’autre les archives officielles telle qu’est capable de les structurer. Projets de l’Institut du patrimoine, projet de Mario Côté, constitution d’une archive. Mais chez lui aussi la dimension d’une œuvre qui devient une archive d’une autre œuvre. Reenacment.
Archive plus un processus de production que de sélection. Ensemble produit dans le cadre de l’activité d’une personne ou d‘une organisation. Définition internationale des archives.
Une notion d’archive qui a sans doute migré car devenue de plus en plus prégnante. Tout le monde travaille aujourd’hui avec la notion d’archive. Notion d’archéologie intéressante aujourd’hui car permet dispositif de fouille.
Notion de glaneur versus moissonnage.